Le secteur belge de la pomme de terre a connu une croissance en 2019, mais la crise du coronavirus impactera les chiffres de 2020.
La croissance était à nouveau au rendez-vous en 2019, surtout pour les frites surgelées.
L’industrie de la transformation de la pomme de terre affiche un nouveau record pour les pommes de terre transformées, malgré les conditions de culture difficiles en raison de la chaleur intense et de la sécheresse au cours de la saison 2018-2019 et 2019-2020. Avec près de 5,3 millions de tonnes de pommes de terre transformées en frites, en produits à base de purée, en chips, en flocons et en granulés ou en pommes de terre précuites, le chiffre de 2018 a connu une augmentation de 3,8%.
Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la production de frites surgelées. En 2019, 2.231.000 tonnes de frites surgelées ont été produites (soit une augmentation de 7,5% par rapport à 2018). La production de frites réfrigérées (230.314 tonnes) et d’autres produits à base de pommes de terre (648.810 tonnes) a connu une légère baisse de respectivement 0,5 et 1,6 %.
Augmentation du nombre de travailleurs et quatrième année successive caractérisée par un fort taux d’investissement.
Le nombre de travailleurs dans le secteur est passé en 2019 de 4.762 à 4.991. L’an passé, les investissements ont également franchi le cap des 300 millions d’euros, et le montant de 289.219.240 euros est pour la quatrième année d’affilée du même ordre de grandeur.
Ce sont principalement les frites surgelées exportées qui sont responsables de cette augmentation.
La dépendance de la chaîne belge de la pomme de terre à l’exportation de produits à base de pommes de terre surgelés s’illustre également dans les chiffres en 2019.
La Belgique a exporté 2.680.086 tonnes de produits, ce qui représente une augmentation de 8,1% par rapport à 2018. La valeur de ces exportations s’élevait à 1.935,181 millions d’euros, soit 18,2 % de plus que l’année précédente. Cette augmentation est probablement due à l’augmentation des prix des matières premières, car 2019 se trouvait au beau milieu de deux saisons de culture difficiles, en raison des étés chauds et secs de 2018 et 2019.
Il est étonnant de constater, dans ces statistiques, que la Belgique est le seul pays par rapport aux pays voisins à afficher des chiffres d’exportation en hausse pour 2019.
Que nous réserve 2020 ?
Les prévisions pour la saison 2020 étaient positives. Le marché des pommes de terre a connu un bon équilibre. Les cotations sur le marché libre ainsi que les prix contractuels ont permis à la chaîne de la pomme de terre de respirer. Tout le secteur européen de la pomme de terre s’est concentré sur la nouvelle situation, avec la perte d’agrément du traditionnel anti-germinatif CIPC à partir de la saison 2020-2021. Le nettoyage des entrepôts, de nouveaux protocoles d’échantillonnage et l’application de nouveaux anti-germinatifs naturels figurent à l’ordre du jour de la plupart des réunions dans la chaîne de la pomme de terre.
Ça, c’était jusqu’à ce que la propagation du coronavirus Covid-19 en Chine nous fasse tous découvrir le mot « confinement ». Les conteneurs n’étaient plus déchargés dans les ports chinois, ce qui a entraîné des problèmes logistiques pour les exportations de pommes de terre depuis l’Europe. Et à la mi-mars, quand le virus a fait son apparition en Europe et que les autorités locales ont déclaré elles aussi un confinement, les problèmes se sont accumulés dans le secteur de la pomme de terre. Les restaurants et les cuisines de collectivités ont fermé leurs portes, et après une courte période de stockage compulsif, la diminution de la demande est clairement tangible dans les supermarchés. Début avril, une même approche a été déployée dans le monde entier, ce qui est devenu très problématique pour les exportations de produits surgelés, d’abord suite à la fermeture des chaînes de fastfood, puis des autres marchés.
Personne ne sait combien de temps durera cette situation. L’avenir proche est un grand point d’interrogation. Il est d’emblée clair que le coronavirus Covid-19 aura un impact majeur sur les chiffres de 2020 de ce secteur dynamique.
Espérons que la vie reprenne petit à petit ses droits, ce qui ouvrirait à nouveau des perspectives pour le secteur de la pomme de terre.